Alternative Innovation: la nouvelle alternative végétale et recyclable au cuir et au textile enduit.

Interview

Parce que chaque projet accompagné par Quest for change est unique, nous souhaitons mettre en lumière les hommes et les femmes qui font rayonner notre territoire.

De leurs sources d’inspiration à la genèse de leur idée, découvrez les entrepreneurs qui réinventent le monde de demain à travers une série de portraits et témoignages.

 

Nous sommes allés à la rencontre de Pauline Weinmann, fondatrice d’Alternative Innovation, qui s’engage pour une mode plus éthique et respectueuse de l’environnement.

Vous avez créé la startup Alternative Innovation en 2020, en quoi consiste votre projet ? 

« Alternative Innovation développe une biorésine qui permet de remplacer les plastiques dans l’industrie du cuir et du textile enduit. Notre matériau est breveté et à hautes valeurs ajoutées puisqu’il est biosourcé, issu de co-produits agricoles, made in France, 100% recyclable  et personnalisable. Pour pénétrer plus rapidement le marché, nous prévoyons de commercialiser un catalogue de textiles enduits verts, à destination du luxe, de la maroquinerie, de la mode, de l’ameublement ou encore du transport. »

Quelle en est la genèse?

« Il faut savoir que le cuir est l’un des matériaux les plus polluants dans l’industrie du textile. La peau animale étant tannée, cela implique des processus chimiques et notamment l’utilisation du chrome qui est un produit hautement toxique pour l’homme et pour l’environnement. Actuellement, les seules solutions alternatives proposées sont le simili cuir (à base de plastique type polyuréthane ou PVC) ou encore le cuir fabriqué à base de végétaux (cactus, ananas, pomme, etc.). Ces derniers sont également composés de plastique pétrosourcé : un film plastifiant ennobli garantissant une bonne résistance à l’usure et permettant de passer les crash-tests. Les produits étiquetés « cuir de pomme » ou encore « cuir de céréales » présents dans le commerce sont en fait très nocifs puisqu’ils contiennent plus de 60% de plastique. Ces derniers finissent souvent dans les déchetteries, les océans ou dans l’air que nous respirons. À mon sens, remplacer le cuir par du plastique n’était donc pas envisageable et restait tout aussi néfaste pour la planète.

Depuis 2020, Alternative Innovation a pour ambition d’utiliser un matériau ne contenant aucun plastique pétrosourcé  et respectueux de l’environnement : la biorésine. »

Biorésine créé par Alternative Innovation.

Quel a été ton parcours avant la création de ta start-up ?

« J’ai fait une école de commerce puis des sauts de puce dans différents milieux commerciaux, du digital jusqu’à la mode. Il y avait toujours un moment où je m’essoufflais et où je manquais de motivation pour aller plus loin. Au fond de moi, j’ai toujours eu envie de créer ma propre société. J’avais cette volonté de créer quelque chose, tout en ayant conscience des sacrifices que cela impliquait.

Il y a 5 ans, j’ai découvert le milieu de l’altercuir. Passionnée depuis toujours par la seconde main, je commençais à m’intéresser aux textiles et plus particulièrement au cuir, que je pensais être un matériau « clean ». En parallèle de tout cela, la mouvance vegan dans le textile se démocratisait de plus en plus. J’ai donc dans un premier temps créé un site e-commerce avec une marque de vêtements. Nous produisions des perfectos, des jupes, des blousons, des shorts en cuir de pommes ou de céréales. Mais j’ai rapidement été frustrée en me rendant compte du pourcentage de pétrole présent dans les matériaux utilisés. C’est à ce moment-là que m’est venue l’idée d’Alternative Innovation.

Puis mon projet d’e-commerce a commencé à s’essouffler et a dû s’arrêter pendant le Covid. Mon ambition initiale, quant à elle, est restée ! J’ai alors rencontré l’institut national des sciences et industries du vivant et de l’environnement AgroParisTech avec lequel j’ai travaillé pendant 2 ans sur la création de cette biorésine à mémoire de forme brevetée, qui correspondait à ce que je recherchais : elle était parfaitement adaptée en tant qu’enduit et suffisamment souple pour répondre aux besoins du marché. »

Quelles sont les qualités attendues pour gérer un tel projet?

« L’une des qualités principales pour mener un projet d’une telle envergure est la résilience. Si votre projet nécessite de la R&D et une industrialisation relativement chronophages, armez-vous de patience et ne vous arrêtez pas à la première difficulté !

À titre d’exemple, lorsque nous avons participé au concours d’innovation i-Lab, nous avons été nominés mais pas lauréats.. C’était une grande déception pour nous mais nous n’avons pas baissé les bras. Il n’y a pas d’échecs, mais des étapes qui nous font grandir et nous font avancer. Finalement, le plus important c’est de transformer ces « échecs » en opportunités et d’être résilient tout au long de son projet. Tout est possible avec travail, passion et résilience ! »

Quelle est ton expérience d’accompagnement avec l’incubateur INNOVACT, membre du réseau Quest for change?

« J’ai pitché mon projet devant les équipes d’INNOVACT pour être accompagnée par l’incubateur et les experts du réseau Quest for change. Suite à mon passage en comité d’engagement, j’ai intégré l’incubateur et bénéficié d’un accompagnement bienveillant et sur mesure : les experts du réseau Quest for change étaient toujours à l’écoute et ont partagé des conseils pertinents pour faire grandir mon projet. J’étais régulièrement au contact d’experts du secteur industriel et biotech, ce qui a été un réel avantage pour notre start-up. Grâce à leur accompagnement, j’ai constitué un dossier de subvention qui nous a permis de faire grandir nos ambitions pour ce projet. »

 

témoignage

D’autres articles
qui pourraient vous intéresser

    Je souhaite m’abonner avec

    Les données personnelles recueillies par Quest for change sont utilisées afin de vous envoyer des actualités sur notre activité. Pour en savoir plus sur la gestion de vos données et droits, consultez notre politique de protection des données.