Interview •
Nous sommes allés à la rencontre de Vera Chamarande, experte en filière café, issue d’une famille de botanistes et fleuristes, et fondatrice de la start-up V.E.R.A. Arrière-petite-fille de Franz Schmidt (botaniste spécialisé dans les plantes à graines) et petite-fille d’Elisabeth Schmidt-Werding (fleuriste), Vera a été élevée une bonne partie de sa vie dans les serres de l’entreprise de sa grand-mère et au milieu de centaines d’espèces végétales. Découvrez le parcours d’une entrepreneure passionnée et inspirante.
Nous révélons le plein potentiel du marc de café et des coproduits de cette filière pour en faire une véritable ressource pour le monde.
Nous proposons des solutions pour différentes types d’industries en deux axes :
De 2015 à 2021, j’étais propriétaire du coffee-shop OMA Coffee à Reims, à proximité de Sciences Po. C’était le QG des étudiants, c’est là où j’ai pu rencontrer celle qui deviendrait plus tard mon associée Yuchen – Huang. J’ai décidé de céder mon activité fin 2021 pour me consacrer pleinement à la création de la start-up V.E.R.A début 2022.
V.E.R.A est l’acronyme de Valorisation – Environnement – Recherche – Application.
C’est à travers mon parcours et mes voyages en terres caféières que j’ai appris à connaître de bout en bout l’ensemble de la chaîne caféière, jusqu’à maîtriser l’ensemble des processus.
Je suis passée de Barista, à torréfactrice jusqu’au sourcing de mes propres grains de café dans les pays producteurs. Et désormais, je m’attache à la valorisation des coproduits de cette chaîne.
Le tournant fût ma rencontre avec deux chercheurs en 2019, lors d’un événement scientifique où j’ai pu rencontrer Christophe Clément (URCA) et Florent Allais (AgroParisTech). À cette époque, je n’aurai jamais pu soupçonner que Florent deviendrait mon associé 3 ans plus tard !
Début 2020, un consortium a été mis en place avec ces mêmes universités : URCA – AgroparisTech-Central-Sup – UTC Compiègne – Universités de Dunkerque, mais aussi d’autres universités qui se sont jointes à nous, comme l’Université de Grenoble Mont-Blanc Savoie ou encore le pôle Quali-Tropic situé sur l’île de la Réunion.
Ce projet de valorisation est l’un des plus importants en France jamais réalisés auparavant et ayant réunis autant d’universités sur un seul et même thème : la valorisation des coproduits de la filière café.
Bien entendu, lorsque j’ai présenté mes visions et mes réflexions sur les déchets de la filière café à la connaissance scientifique, jamais je n’aurais pu imaginer qu’un jour, je deviendrai fondatrice d’une start-up.
Je pense que c’est avant tout ma passion pour le café, mêlée à mon intérêt pour les sciences : nous avons réussi à faire matcher l’ensemble.
Fin 2021, le consortium terminé et les voies de valorisation imaginables et potentiellement réalisables, je devais très vite me décider : soit continuer avec mon entreprise OMA ou me lancer dans l’aventure d’une start-up. Vous connaissez la suite !
Nous avons lancé notre start-up en mars 2022 avec mes deux associés : Yuchen Huang (ancienne étudiante de Sc.Po), aujourd’hui Ph.D à Paris School Of Economics, devenue Co-fondatrice de notre start-up, et Florent Allais, Expert en Chimie verte (Directeur de l’URD-ABI), devenu CSO (responsable des recherches scientifiques).
Nous avons seulement 15 mois d’existence, et pourtant, notre progression est rapide, et nous ne brûlons pas d’étapes. Cela est dû à la complémentarité et à l’équilibre de l’équipe.
Nous avons deux axes principaux :
>> Nos partenaires universitaires AgroParis-Tech et URCA
Nous envisageons divers procédés de valorisation et de transformation innovants.
>> Nos partenaires universitaires et pôle sont CentralSupElec et FRD-CODEM
Durant ces 12 premiers mois d’existence, nous avons consolidé un board très stratégique constitué de profils répondant à nos besoins présents et futurs :
Nous sommes accompagnés par des partenaires et collaborateurs. Cela nous a permis de devenir membre de B4C, d’être hébergé au Village by CA de Reims – Bezannes et Vierzon, et enfin, d’être incubé à INNOVACT.
Notre vision est circulaire :
Nous ambitionnons deux projets d’industrialisation :
Durant nos 12 premiers mois, nous avons énormément travaillé sur les gisements en marc de café disponibles sur le territoire national. Cela a permis de nous assurer de suffisamment de biomasse pour produire nos futurs composés, et répondre aux besoins importants de la plasturgie en France en termes de biomatériaux. Tout en optimisant notre empreinte carbone en termes de gisement (d’où 2 sites industriels).
V.E.R.A s’inscrit non seulement dans une économie circulaire, mais répond aussi à une importante réflexion mondiale sur la dépendance au plastique, en étant porteur de solutions sur plusieurs axes.
Durant la StarterClass, l’incubation nous a permis de revoir certains aspects de notre business model en le modélisant d’une manière plus simple et plus concrète. L’incubation collective fut un bon moyen pour échanger avec tout un eco-système. Le point le plus important de la StarterClass fut l’avantage d’avoir un manager qui savait de quoi nous parlions et pouvait donc être force de proposition.
Nous sommes actuellement en train de sceller des partenariats clef importants pour l’avenir et le développement de V.E.R.A, qui nous permettront d’avoir un modèle structuré et surtout duplicable. Ces partenariats avec des entreprises de différents secteurs utiles à la réalisation de notre projet : Collecteurs – Ingénierie industrielle – Groupe hôteliers – Acteurs de la filière café.
À l’époque de la publicité pour Jacques Vabre avec un petit train colombien, au son d’une chanson entraînante, je disais toujours à ma famille que je souhaitais devenir un gringo qui achète du café, moi aussi !
J’ai réussi deux challenges :
Le troisième est désormais de faire du café une véritable ressource pour le monde !
V.E.R.A