REPLACE : « Ils valorisent différents gisements de matières locales en marquants de vignes »

Portraits

À première vue, son poteau ressemble à beaucoup d’autres. Laurent Villemin tient pourtant entre ses mains le fruit d’un procédé novateur qui permet de valoriser les plastiques complexes multicomposants qui étaient jusqu’ici incinérés ou enterrés.

Ancien dirigeant dans l’industrie, Laurent Villemin est rompu à la transformation des matériaux. Pendant 30 ans, il s’est d’abord frotté au caoutchouc chez un équipementier automobile puis au plastique chez un fabricant d’emballages. C’est là qu’il découvre les plastiques complexes qui associent plusieurs composants, notamment l’aluminium ou l’EVOH, pour rendre souples et attractifs les emballages comme les tubes de dentifrice, les paquets de chips ou encore les coiffes de champagne. Seul problème : ils sont très difficiles à recycler et se retrouvent généralement incinérés ou enterrés. « En Europe, à l’horizon 2025, il y aura 9 millions de tonnes de plastiques multicomposants non valorisés selon une étude de Deloitte » constate Laurent Villemin. « Aujourd’hui, des industriels essaient de produire autrement en favorisant le monomatériau ou de décomposer ces plastiques complexes à l’aide d’un traitement chimique. C’est très bien mais je pense qu’il y a une autre voie. Tous ces matériaux complexes ont des caractéristiques bien identifiées qui sont pour moi très intéressantes », ajoute-t-il. Suffisamment en tout cas pour l’encourager à fonder une nouvelle société, REPLACE, et imaginer un nouveau modèle circulaire plus vertueux qui valorise des chutes d’emballages pour en faire une nouvelle matière recyclable avec de nouveaux débouchés très simples.

DES PIQUETS DE VIGNE EN PLASTIQUE RECYCLÉ

Après 15 mois de recherche et développement avec son associé et le soutien de l’incubateur THE POOL, il tient enfin un prototype de sa machine de production qu’il a installée dans un site industriel désaffecté à Sainte-Menehould (Marne). Il trouve aussi sa première preuve de concept. À partir de chutes de tubes de dentifrice mélangées à des tubes déjà utilisés, il obtient des poteaux de signalisation solides et légers à un tarif particulièrement compétitif. Autre débouché très local cette fois-ci : la start-up valorise des coiffes de champagne pour en faire des marquants de vigne, une alternative originale aux traditionnels piquets en bois. Les premiers débouchés commerciaux étant trouvés, REPLACE entend désormais fédérer les envies communes autour d’une approche partenariale et locale. L’entreprise s’imagine comme un « alambic du futur » en permettant à des acteurs de recycler de la matière localement pour répondre à des besoins locaux. Et pourquoi pas avec une dimension sociale ? La première unité de production fait appel à une entreprise adaptée, une bonne manière de définir un nouveau modèle vertueux qui valorise bien plus que les plastiques complexes.

www.replace-plastics.com

D’autres portraits
qui pourraient vous intéresser

    Je souhaite m’abonner avec

    Les données personnelles recueillies par Quest for change sont utilisées afin de vous envoyer des actualités sur notre activité. Pour en savoir plus sur la gestion de vos données et droits, consultez notre politique de protection des données.